Il y a mille façons

 

 
  • Bonjours à toutes et tous
  • je vous offre ce texte, qui m’a été inspiré par les nombreux parents qui ont croisé ma route, et qui après avoir connus souffrances et douleurs, ont retrouvé un peu de réconfort.
teckaël
 
Il y a mille façons...
 

 

Il y a mille façons de tenir mon enfant dans mes bras et de lui dire que je l’aime...
Il n’y a qu’une façon d’exprimer mon amour à mon enfant parti ; « je t’aime et tu me manques »
 
Il y a mille façons de jouer avec mon enfant, de chanter et de rire avec lui...
Il n’y a qu’une façon de savoir que je ne pourrais plus jouer, chanter et rire avec lui.
 
Il y a mille façons de regarder mon enfant ; son sourire, son visage, ses yeux pleins d’amour...
Il n’y a qu’une façon de regarder mon enfant, au travers d’une photo, d’une vidéo, et de rêver de souvenirs.
 
Il y a mille façons de jouer avec mon enfant dans sa chambre...
Il n’y a qu’une façon de regarder une chambre pleine de jouets, mais… sans mon enfant.
 
Il y a mille façons de préparer le sac d’école de mon enfant...
Il n’y a qu’une façon de regarder ses affaires d’école ... sans lui.
 
Il y a mille façons d’allumer les bougies d’anniversaire pour mon enfant...
Il n’y a qu’une façon, d’allumer une bougie, devant sa photo... Si figée.
 
Depuis que mon enfant parti, il ne reste que souffrance et désespoir...
Depuis que mon enfant parti, il ne reste que solitude et amertume.
 
Depuis que mon enfant parti, tout prend des couleurs de gris et de noir...
Depuis que mon enfant parti, j’en veux à la terre entière.
 
Depuis que mon enfant parti, je me sens déchiré...
Depuis que mon enfant parti, je n’ai plus de goût à la vie.
 
Depuis que mon enfant parti, je ne veux plus voir personne...
Depuis que mon enfant parti, la terre entière m’abandonne.
 
Depuis que mon enfant parti, la vie est une injustice...
Depuis que mon enfant parti, je me dis ; “j’aurai dû partir avant lui”
 
Depuis que mon enfant parti, j’en veux beaucoup à Dieu...
Depuis que mon enfant parti, je suis convaincu qu’il n’avait pas le droit de me le prendre.
 
Aujourd’hui je réagis, je comprends ma souffrance et mon désespoir...
Aujourd’hui je réagis, je ne suis plus seul, il y a ma famille et mes amis.
 
Aujourd’hui je réagis, la vie est emplie de couleurs...
Aujourd’hui je réagis, la terre entière n’est pas responsable de mon chagrin.
 
Aujourd’hui je réagis, je sais que je ne peux retrouver la partie qui m’a quitté... Aujourd’hui je réagis, la vie renaît en moi, je reprends goût à la vie.
 
Aujourd’hui je réagis, j’ouvre ma porte, et je revois mes amis, ma famille... Aujourd’hui je réagis, j’ouvre mes bras à la terre entière.
 
Aujourd’hui je réagis, en fait, il y a bien une justice...
Aujourd’hui je réagis, je comprends que mon enfant puisse partir avant moi.
 
Aujourd’hui je réagis, la Source sait ce qu’elle fait, je ne dois pas douter...
Aujourd’hui je réagis, la Source ne reprend pas mon enfant, c’est mon enfant qui est partie.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Il s’est passé longtemps, avant que ma souffrance s’atténue et elle n’est pas disparue. Maintenant, le fardeau est moins lourd, je regarde les photos de mon enfant, je mets une bougie devant son portrait à chaque anniversaire de sa naissance et de sa mort.
 
Car aujourd’hui, j’ai compris qu’il a deux anniversaires; celui de sa naissance, et celui de sa renaissance. La partie que je lui avais donnée à sa naissance est toujours avec lui, elle me manque moins, car je sais qu’elle est toujours en lui.
 
J’ai souvent l’impression qu’il est encore là, derrière moi, et qu’il va poser les mains sur mes épaules. Seulement il est parti, et cela ne se fera plus...
Je sens sa présence, je sens son odeur, je sais qu’il est là, mais je ne peux le voir. Cela me rassure un peu de le savoir près de moi, mais cela n’enlève pas ma douleur de savoir que je ne pourrais plus le toucher, sentir l’odeur de sa peau, l’entendre me dire ; « je t’aime maman ».
 
La Source a permis de lui donner la vie en moi, de partager tous ses moments de bonheur avec lui, ses biberons, ses premiers pas, la façon dont il m’a dit pour la première fois ; « maman ». La première déchirure a été de le conduire à la maternelle, puis la deuxième était de le conduire en école primaire, puis au collège. Et là, la plus grande déchirure que j’ai pu ressentir, est de le savoir partie définitivement, qu’il est pris le train de l’éternité, sans avoir pris un billet de retour.
 
En y repensant, une fois toutes ses années de souffrance sans lui, je ne vois plus ce qu’il aurait pu être, mais ce qu’il a été, tous ses moments de bonheur que nous avons partagé. Je prends conscience qu’il y a tout de même une justice.
 
Dès le départ, je lui avais donné la vie et, en même temps, j’ai compris qu’en lui donnant la vie, je lui offrais aussi la mort.
Il me manque toujours, et me manquera jusqu’à ma mort, mais je sais qu’une fois que je quitterais ce monde pour l’autre rive, nous pourrons nous retrouver, et continuer notre amour, pour toute l’éternité.
 
Je te remercie Source, de le garder prés de toi, de le faire grandir dans la lumière et de lui permettre de temps en temps, de venir me faire un petit signe.